Le 20.11.2005 : J -2
09h20 : 1er pincement au cœur pour moi lorsque « j’enfourne » ma housse à skis dans le coffre de la voiture. Nous avons tellement rêvé de ces instants… et là, ils se réalisent ! J’ai à la fois du mal à y croire et en même temps, il faut bien se rendre à l’évidence : dans une heure je serai dans le train, direction Paris.
10h00 : Sur le quai de la Gare d’Aix-les-Bains, les gens regardent ma housse noire l’air un peu intrigués, l’un d’entre eux se risque même a me demander si je transporte un cadavre ! Je le rassure, il me toise un instant… puis passe son chemin, l’air sceptique.
10h10 : Je presse ma mère une dernière fois contre moi, nous nous disons les derniers mots essentiels qu’on se dit dans ce genre de circonstances. Première déchirure… heureusement, le train démarre. Je hais et j’adore, en même temps, les quais de gare – lieux de séparations et de retrouvailles.
A quelques centaines de kilomètres de là, Matthieu est à l’honneur dans sa famille ce midi. Sa Maman (prononcer : Manman) a organisé une petite fiesta digne de ce nom avec pattes de canard et pommes de terre cuites dans la graisse de canard, mousse au chocolat, charlotte à la framboise, entremets, et une multitude d’autres douceurs… Tels que je les connais, le Champagne a aussi dû couler à flot ! Il faut être honnête, je crois que la « bonne bouffe » va nous manquer !
Le 21.11.2005 : J -1
C’est un peu comme de se retrouver sur la dernière ligne droite d’un marathon avant de passer la ligne d’arrivée : on est crevé, stressé, mais en même temps excité et surmotivé ! La délivrance est à portée de main. Vivement, notre première descente sur la neige québécoise… Je crois qu’on aura du mal à réaliser que c’est bien réel !
En début d’après midi, Matthieu et moi avons rendez vous à Paris avec l’un de nos partenaires pour une ultime rencontre. Puis nous nous rendons à l’hôtel d’un ami pour retrouver ma toute petite sœur, Nina, pendant quelques heures.
Nous partageons notre dernier dîner français avec notre hôte dans l’un des temples de la gastronomie européenne (vous savez ce fast food qui prétend donner du goût à ces burgers…) !
Avant de nous endormir, Matth me pose LA question :
– T’y crois, tu réalises qu’on part dans quelques heures ?
– Non, pas vraiment. Je pense que je me rendrai compte dans l’avion…
J’ai encore des frissons rien qu’en écrivant ces lignes ! Décidément, au-delà des rêves et de leur contenu, leur simple réalisation est riche en émotions…