Les Appalaches au pas de charge

Samedi 10 Décembre :
La journée commence par une petite panne de réveil… apparemment, il n’a pas résisté au froid. Nous quittons Montréal pour entamer notre tournée des principales stations des Appalaches (aux Etats-Unis).

2h30 plus tard, nous arrivons à la frontière entre le Québec et les USA. Après avoir été questionnés par 3 agents différents et photographiés sous toutes les coutures (visages et empreintes digitales scannées), on nous demande de signer une fiche dans laquelle nous déclarons, entre autres, ne pas venir assassiner le Président des Etats-Unis. C’est plutôt comique sur le moment, mais ça me semble en même temps complètement débile : qui irait dire à un garde frontière qu’il a l’intention d’aller assassiner le Chef des Etats américains ?! Enfin, on nous « raquette » de 6 $ chacun (en liquide exclusivement !) pour avoir le droit de passer LA ligne.

C’est amusant, si je n’avais pas su que nous avions passé la frontière U.S, je l’aurai deviné instantanément : toutes les maisons portent fièrement un drapeau américain sur leur façade… Nous nous dégourdissons les pattes sur les pistes de Sunday River (dans le Maine), accompagné d’Alex qui travaille pour la station. A la fermeture des pistes, nous reprenons immédiatement la route vers Jay Peak.

Après avoir traversé le New Hampshire et la moitié du Vermont, nous montons le camp sur un parking désert de Jay Peak. Ce soir, les conditions météorologiques sont plus favorables pour dormir dans la voiture, car le ciel est bas et il commence à neiger. Nous nous couchons, je ne suis pas rassurée, mais au moins, j’ai moins froid que lors de notre première tentative…

Dimanche 11 Décembre :

J’ai réussi la session de rattrapage ! Ceux qui me connaissent diront que c’est une habitude chez moi… Le réveil est plutôt glacial et très humide, mais je suis vraiment contente d’avoir réussi à dormir sans avoir trop souffert du froid. Nous filons rapidement sur les pistes, histoire de nous réchauffer un peu. La station est vraiment sympa, malgré tout, nos corps ont du mal à produire de la chaleur. Vers 15h, nous partons en direction de notre prochaine étape : Stowe. Sur la route, nous avons du mal à trouver une radio qui passe autre chose que des chansons de Noël. Ca fait une vingtaine de jours seulement qu’on est en Amérique du Nord, et nous n’entendons plus que des chansons à la gloire de « Santa » et des joies de Noël… Les fêtes ont lieu dans 2 semaines, mais nous sommes déjà gavés !

Lundi 12 Décembre :
La station de Stowe est le Q.G de Jake Burton, une des figures les plus notables dans le milieu du Snowboard. Cela explique certainement pourquoi les snowboarders locaux sont équipés avec la panoplie complète, et dernier cri, fabriquée par la marque de Jake. Il a neigé toute la nuit et cela tombe encore, nous décidons donc de sortir l’artillerie lourde : la « Jeremy Jones* » pour Matth, et B3* pour moi… ça va être fataujourd’hui !

Dans l’après midi, nous avons rendez vous avec Barry et Martin chez Select Design, à Burlington. Cette entreprise est spécialisée dans le marquage de produits textiles, mais aussi de toutes sortes d’objets (tasses, sacs, etc.). Nous en profitons pour nous instruire un peu en nous baladant dans l’usine, au milieu des pots de couleurs et des machines à imprimer les textiles.

Ce soir, il y a une « Party de Noël » dans les bureaux de Jake Burton, dont l’usine est à deux pâtés de maison de Select Design, et Martin nous propose d’aller y faire un tour. En Amérique du Nord, beaucoup d’entreprises organisent des fêtes un peu avant Noël, avec tous les salariés, mais aussi avec leurs clients et partenaires. Nous allons donc y faire un tour : avec un peu de chance, on pourra croiser Jake, le mythe !

Matthieu s’est transformé en gamin dans un magasin de jouets, car la « Party » a lieu dans le showroom de l’usine, où l’intégralité des modèles des collections de la marque est exposée. Pour ma part, c’est plutôt l’historique et l’évolution du design des planches qui est retracé sur les murs qui m’intéresse, ainsi que le système de sécurité pour pénétrer dans certaines parties des locaux. En plus des caméras et d’un clavier à code, Il y a une sorte de petit écran qui scanne les traits de la main… Un vrai bunker !

Mardi 13 Décembre :
Après une nuit au chaud (Merci Martin !), nous allons rider à Stratton, dans le sud du Vermont. Pour ce qui est de l’architecture, cette station est une pâle copie de Mont Tremblant (style Disneyland, mais en moins bien). Par contre, le domaine skiable est assez étendu et permet de faire de très jolies balades sur des pistes bordées de sapins.

En fin d’après midi, nous reprenons la voiture pour aller à Lake Placid (dans l’Etat de New York, à 300 km au Nord Ouest de Stratton), où nous avons un hypothétique rendez vous avec la responsable d’un hôtel qui pourrait nous héberger à un coût dérisoire pour la nuit. Le problème, c’est qu’au moment de notre dernière connexion nous n’avions toujours pas reçu de confirmation de sa part. Du coup, à l’approche de chaque village, nous réduisons la vitesse de la voiture et scannons chaque maison dans l’espoir de connecter « sauvagement » notre ordinateur à un réseau wi-fi. Coup de chance, ça marche à l’approche d’un motel et nous récupérons la précieuse information ! J’en profite aussi pour envoyer des messages… autant rentabiliser le temps que nous passons sur la route !

Mercredi 14 Décembre :
Nous découvrons Lake Placid, station doublement olympique (en 1932 et 1980), sous un ciel bleu avec un timide soleil d’hiver. Whiteface Mountain, le domaine skiable le plus proche, est resté très sauvage, car il fait parti d’un parc naturel géré par l’Etat de New York. Nous pouvons donc admirer la vue à 360° sur la vallée, les montagnes avoisinantes et une rivière gelée qui serpente en contrebas. La neige est tellement douce que nous enchaînons les pistes les unes après les autres pendant 5h30 d’affilée, malgré le froid qui pique nos visages et l’absence de petit déjeuner.
* Pour ceux qui ne connaîtraient pas la gamme Rossignol au complet, il s’agit de matériels que nous utilisons principalement lorsqu’il y a de la neige poudreuse.

Voir tout