J.O et frayeurs a haute altitude

Le 12 février 2006 est une journée de repos, et en fin de journée nous allumons la télé pour voir l’épreuve de descente homme des J.O. Nous nous apprêtons à assister à la victoire « logique » – selon les commentateurs américains – de Bode Miller. Aux USA, tous les athlètes américains sont de véritables supers stars et ce dernier fait l’objet d’attentions toutes particulières. Il s’élance, mais ne réalise pas la performance escomptée : déception des commentateurs. Nous ne connaissons pas les résultats des entraînements, et suivons le reste de la course d’un œil distant. Notre surprise est de taille lorsque nous découvrons que le dernier coureur à se présenter est un français ! Nous bondissons de nos chaises et regardons le chrono défiler, « il est en avance ! », « il est bien passé, là où beaucoup se sont faits secouer ! »… Victoire d’Antoine Demeriaz ! Superbe ! C’est un peu chauvin, mais bon…

Le lendemain, nous skions à Grand Targhee (WY). Cette station offre une vue imprenable sur les pics du Parc National de Grand Teton et le plateau (à 2000 m d’altitude quand même!) en contre bas. La neige est bonne, il fait beau, nous nous régalons ! En fin d’après midi, après une heure de route, nous arrivons à Jackson Hole (WY), un « must » en Amérique du Nord. Le domaine skiable est grand, technique et desservi par un célèbre téléphérique (tout le monde en Amérique du Nord nous en a parlé) partant du bas de la station et arrivant au point culminant 1200 m plus haut. Du fait de son grand âge (40 ans) il sera démonté l’année prochaine et remplacé seulement dans quelques années.

Le 14 février 2006, nous avions prévu d’y skier à nouveau, mais la météo est mauvaise. Nous choisissons donc de prendre la route, jusqu’à Denver (CO) à 850 km de là. L’autoroute pour s’y rendre se trouve à 2000 m d’altitude en moyenne, ce qui me surprend, car j’imaginais les Rocheuses un peu comme les Alpes : un gros massif avec des montagnes serrées. C’est vrai par endroit, mais il existe de nombreuses plaines et plateaux, à haute altitude, avec les mêmes infrastructures et habitations qu’en France, mais à 500 m. La contrainte de la neige, du vent et du froid en plus. Du coup les autoroutes sont régulièrement fermées et les automobilistes invités à faire demi tour vers la dernière ville qu’ils ont croisée. Au bout de 2 heures de route sous un vent à décorner les bœufs, nous nous arrêtons pour faire une pause, et constatons avec stupéfaction que les roues sont quasiment prises dans la glace… Heureusement que nous n’avons pas eu besoin de freiner pour éviter un obstacle… Nous reprenons la route, et en fin de journée avant de passer le volant à Armelle, je fais une belle glissade, sur une sortie d’autoroute couverte de glace, il n’y avait personne en face : Ouf ! Quand Armelle repart, les conditions se dégradent de plus en plus. La visibilité se réduit à quelques mètres à cause de la neige et des bourrasques de vent. Armelle va d’un jalon à un autre et, au bout d’un moment, nous ne savons plus si nous sommes sur la route … en fait nous sommes dans le terre-plein central en herbe et recouvert de neige. Par chance Armelle conserve le peu de vitesse de la voiture et nous sortons de ce piège. Après ces 2 frayeurs, nous révisons nos projets de distance à la baisse et nous arrêtons à Laramie pour la nuit (à 3 h de Denver). Lors de ce trajet, nous avons vu un carambolage d’une dizaine de voitures et camions et n’avons pas compté le nombre de voitures échouées sur le bas coté…


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