Invariablement, le scénario de ces dix derniers jours se répète : chute de neige toute la nuit, poudreuse au réveil sur fond de ciel maussade, avec quelques éclaircies en fin d’après midi. C’est donc dans ces conditions que nous arrivons le 17 mars à Alta. Comme à Taos, au Nouveau Mexique, cette station est interdite aux snowboarders. Cette fois, Matthieu remise sa planche au vestiaire et se résout à chausser des skis pour la journée. Je suis épatée, car il ne semble rencontrer aucune difficulté pour faire ce petit « retour aux sources ».
Le lendemain, après avoir fait le ravitaillement au supermarché, nous faisons quelques heures de route jusqu’à la station de Powder Mountain, où je suis persuadée que nous avons rendez vous le lendemain matin. Une fois arrivés, je cherche le nom de mon contact sur place et je me rends compte qu’en fait nous devons nous rencontrer que le surlendemain. Du coup, nous rebroussons chemin et allons nous réfugier dans un hôtel d’Ogden, petite ville typiquement américaine, à quelques kilomètres de là.
Ce n’est donc que le 20 mars que nous skions à Powder Mountain, qui porte bien son nom, puisque le domaine skiable est gavé de poudreuse. Après l’héliski en Janvier, nous faisons une nouvelle expérience bien sympathique : le snowcat ! Cet engin est en fait une dameuse à laquelle deux cordes à nœuds ont été attachées à l’arrière. On attrape la corde, on se laisse tirer et hop, on est en haut de la montagne ! Après, il n’y a plus qu’à profiter de la poudreuse… et remettre ça quand on est en bas ! Histoire de prolonger le plaisir, nous initions même Johanne au ski de nuit jusque tard dans la soirée.
Le jour suivant, la voiture fait un gros caprice peu après le démarrage. Comme nous avons fait près de 20 000 km avec le voyant d’alerte du moteur allumé, nous nous résignons enfin à l’emmener chez le garagiste. Au bout d’une heure, celui-ci revient le sourire aux lèvres : tout va bien, c’est juste un injecteur qui s’est débranché ! Une heure plus tard, nous rencontrons un local, Cody, qui nous fait visiter Snowbasin. C’est ici que la skieuse française, Carole Montillet, a gagné la Descente aux J.O de Salt Lake City en 2002, d’ailleurs son nom est inscrit sur l’une des remontées mécaniques de la station. Comme d’habitude en Utah, il a neigé toute la nuit. Les pistes n’étant pas damées, nous trouvons une super poudreuse un peu partout dans la station, en dépit de notre arrivée tardive. En milieu d’après midi, le ciel se dégage et nous réalisons que cette station recèle beaucoup plus de potentiel skiable qu’elle n’en a l’air. Malgré tout, nous devons partir alors qu’il reste encore de nombreux endroits qui n’ont pas été tracés. Tant pis, ça nous fait une bonne excuse pour revenir dans quelques années !