Galeres sur la Transcanadienne

Nous avançons doucement sur la transcanadienne, nous sommes aujourd’hui (le 22 décembre 2005) quelque part entre Winnipeg et Saakstoon, en plein milieu du Canada. Depuis notre dernier article, il nous est arrivé pas mal de choses. Un voyant sur le tableau de bord disant de montrer la voiture à un garage nous a fait passer 2 jours à Winnipeg pour, finalement, ne rien réparer. Enfin, ça a tout de même coûté 100$ de « main d’œuvre » !

3 heures après avoir quitté le garage, la voiture s’est mise à fumer de partout, on s’arrête. Et là : grosse fuite du liquide de refroidissement sous le moteur …. Et grosse angoisse pour le prix de la réparation ! Armelle arrête quelqu’un sur la route pour faire appeler CAA, un service de remorquage et d’assistance auquel Réal nous avait conseillé de souscrire (heureusement qu’on l’a écouté !). On nous remorque au garage le plus proche (30 km) et on passe la nuit dans le motel de Shoal Lake. Ne cherchez pas sur une carte, c’est un minuscule village pour ne pas dire un trou. A l’intérieur du motel, le lendemain matin, on se serait cru dans une série télé américaine : un bar avec des billards, une salle de resto remplie avec tous les gens du village en train de prendre le café, y compris le shérif ! Pendant ce temps, le garagiste répare la voiture. Coup de chance, c’est beaucoup moins grave que ce qu’on pensait, puisque c’est seulement le chauffe moteur (une résistance) et pas le radiateur ou je ne sais quoi d’autre à changer (126$ quand même !).

Nous reprenons donc la route et au bout de 15 minutes, je me rends compte que mon couteau suisse, auquel je suis très attaché, est resté au motel. Demi tour pour essayer d’aller le récupérer, malheureusement la femme de chambre est partie déjeuner, je cherche dans la chambre : rien… Une heure plus tard, la femme de chambre revient, je l’interpelle sur le parking, commence à lui expliquer mon problème « I was in room n°10, and I … », elle me coupe et sort le couteau de sa poche en me disant que ça doit être ce que je cherche ! VICTOIRE ! Je passe du 36ème dessous à un énorme sourire sur mon visage !

Vous vous dites que ça suffit pour une seule journée, mais non, ce n’est pas fini… On reprend le planning initial direction Assessippi, minuscule station de ski à une heure de route de là. Il est temps d’aller rider, car il est déjà 17h, et la station ferme à 20h. Cette station n’a rien d’exceptionnelle, elle a juste le mérite d’être le long de la transcanadienne et de nous permettre de nous aérer un peu ! Au bout d’une heure sur les 3 mêmes pistes, Armelle a sa dose et choisit de rentrer. Je reste pour en faire encore 2 ou 3, car il y a des rails à slider, dont un en forme de S, très long, et hyper technique. J’ai vraiment envie de partir d’ici en l’ayant réussi, même si je suis déjà tombé 3 ou 4 fois dessus sans gravité. Je remonte après avoir quitté Armelle, franchit les 2 premiers rails sans encombre et m’attaque à mon défi du jour… et la je chute de nouveau, tape le tibia contre le rail, et je ressens une douleur qui me rappelle une blessure que je me suis fait sur un rail, il y a 2 ans. Je fonce directement à la voiture en me disant que j’ai moins mal et que, forcément, ça doit être moins grave…
A la voiture, je lève mon pantalon, Armelle découvre la plaie ensanglantée en même temps que moi. Je sais qu’il faut intervenir, mais je ne veux pas l’admettre… Elle me dit tout de suite qu’il faut recoudre (au moins 5 points !), que la plaie est trop grande et trop ouverte pour qu’elle se contente de me faire un pansement seulement… Je me résigne et vais au poste de secours, même verdict, « il faut recoudre, Sir ! ».

Une demi heure plus tard, je suis à l’hôpital, ambiance « Urgences » comme dans la série TV, mais c’est pas du tout le rush, et les infirmières sont très sympas. Finalement, pas de fil, juste de la glue et des strips ! [Le lendemain, je me rends compte qu’il aurait vraiment fallu recoudre, car la coupure est vraiment trop large… pourvu que ça tienne !]

Nous avions prévu de dormir dans la voiture, mais après tant de petites galères, nous dormons au motel pour recharger les batteries à 100%. Dans le fond toutes ces péripéties font partie du voyage, j’espère simplement qu’on en aura moins pendant les 4 mois à venir, car les Rocheuses sont un des « must » pour skier sur Terre et j’ai envie d’en profiter pleinement.

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