Japon ancestral

Le 28 janvier, nous entamons une plongée dans le Japon traditionnel. A l’occasion d’un changement de train un peu plus long que d’habitude, nous filons visiter le château de Matsumoto. Comme dans la plupart des bourgades du pays, après le festival du feu qui a eu lieu il y a deux semaines pour célébrer le passage des jeunes hommes à l’âge adulte, c’est le tour du Festival de l’Hiver. Les abords du château ont donc été parés de sculpture de glace représentant des scènes ou des symboles nippons – plus ou moins – typiques : dragons, guerriers samouraïs, etc.

Dans la soirée, nous sommes accueillis par Katsu Kono, un ex-membre de l’Equipe nationale de Super G du Japon qui s’est reconverti dans le ski freestyle et la production de films de glisse. Grâce à lui, nous découvrons Nozawa Onsen et nous enfonçons dans le Japon ancestral ! Les maisons à colombages surmontées de toits de pagode majestueux en tuiles rouges, vertes ou bleues turquoises sont accrochées les unes aux autres pour former d’étroites ruelles qui serpentent sur les flancs du Mt Kenash (1650 m). Les façades sont parées de lanternes rouges. Les étales des échoppes traditionnelles proposent toutes sortes de marchandises colorées aux odeurs épicées. De-ci delà, des bosquets de séquoias protègent des temples shintos centenaires. Et partout, y compris là où si attend le moins, coule de l’eau chaude : dans les onsens, dans les canaux, dans les bains de pied publics, dans les minuscules gouttières creusées à même le sol qui courent le long des rues, dans les bassins géants où des grand-mères font directement bouillir leurs légumes ! Ici tout est authentique, intact.

Le lendemain, c’est aux côtés de l’armure d’un guerrier samouraï vieille de plusieurs centaines d’années que nous dégustons un petit déjeuné constitué de thé amère, de riz, de poisson froid et d’une demi-douzaine d’autres plats pas très bien identifiés… Puis, nous sommes conviés à participer à une cérémonie shinto normalement réservée à quelques dignitaires locaux. Celle-ci tend à implorer le ciel de bien vouloir faire tomber la neige et de protéger les riders des dangers de la montagne. Après avoir salué deux fois, puis tapé deux autres fois dans nos mains, et enfin resalué une fois devant l’entrée du temple, nous sommes invités à retirer nos chaussures et à nous asseoir sur nos talons dans la salle principale. Une sorte de prêtre en kimono ouvre solennellement la cérémonie en tapant sur un tambour. Pendant près d’une demi-heure, il prononce d’une voix tremblante tout un tas de paroles savantes auxquelles nous ne comprenons rien si ce n’est les mots « Nooozaawaaa Onnnsen » et « ZZnowwboooard ». Après avoir jeté des confettis blancs en l’air et avoir clos la cérémonie tambour battant, celui-ci nous offre un verre de saké (alcool de riz à 55%), ainsi que des autocollants à poser sur nos skis. Ceux-ci contiennent des écritures sacrées sensées nous protéger pendant 1 an… Forts de ce « bouclier magique » et accompagnés de Katsu, nous passons le reste de la journée sur les pistes et dans quelques goulets secrets très ludiques !

Dans la soirée, nous arrivons à Shiga Kogen, le plus grand domaine skiable du pays qui regroupe 21 stations. Ce lieu est aussi réputé pour ses sources chaudes depuis plus de 1300 ans. Autre signe distinctif : il est autant apprécié par les touristes que par les singes qui se promènent librement dans les rues ! En effet, le Parc National Jigokudani se trouve à proximité. Ce sanctuaire naturel compte environ 3000 singes sauvage qui ont pris l’habitude de venir se « relaxer » dans le bassin d’une source chaude locale, pour le plus grand plaisir des curieux !

Le 1er Février, avant de quitter le pays, nous avons un ultime rendez-vous à Tokyo avec Kuni, un ami japonais, pour visiter les Jardins Impériaux. Quelques shushis et un sublime coucher de soleil plus tard, nous décollons direction Hong-Kong, puis Londres et enfin Chypre, en pleine Mer Méditerranée.


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