18 juin 2006, l’été semble s’être sérieusement installé en France. Quant à nous, nous ne résistons pas à l’appel de la montagne et partons nous mettre au frais dans l’hémisphère sud. Bien que notre avion ne décolle qu’à 20h30, je retrouve Matthieu à Orly en début d’après midi pour un « remaniement ministériel ». Ayant été mis copieusement en garde sur les risques de vol en Amérique du Sud, nous avons décidé de poursuivre l’aventure avec une partie seulement de notre matériel. L’autre partie nous attendra mi-août en Nouvelle-Zélande, après avoir été acheminée par un transporteur spécialisé. Ce choix implique que nous n’avons pas le droit à l’erreur pendant les 2 prochains mois : en cas de casse, plus de ride jusqu’à l’étape néo-zélandaise… Au bout d’une heure de réorganisation sous les yeux médusés des autres voyageurs, nos sacs et housses sont fins prêts.
A l’heure dite, l’avion décolle en direction de Madrid (Espagne) pour une courte escale. Le passage d’un terminal à l’autre prend 25 minutes à pied : parfait pour nous dégourdir les pattes ! Vers Minuit et demi, nous bouclons à nouveau notre ceinture pour 13h30 de vol jusqu’à Santiago du Chili.
Nous arrivons dans la capitale chilienne avec près d’une demie heure d’avance ! Je prends l’avion depuis 21 ans et c’est bien la première fois qu’une chose pareille se produit : Merci oneworld ! Dans l’espace réservé à la récupération des bagages, nous découvrons amusés que ceux-ci sont débarqués à côté des tapis roulants jusqu’à ce que quelqu’un viennent les retirer. Bref, c’est un peu le jeu des 7 erreurs pour retrouver nos affaires au milieu de cette joyeuse pagaille !
Après le jeu des bagages, nous filons immédiatement vers les premières stations de ski aux alentours de Santiago, non sans avoir fait un petit ravitaillement dans l’un des supermarchés 100 % local qui répond au doux nom de… Carrefour ! Apparemment, le géant français de la grande distribution sévit ici aussi. Pendant une heure et demie, nous grimpons sur 2000 m de dénivelé et passons des palmiers de Santiago aux lichens de Farellones, sans oublier quelques Saguaros (cactus) centenaires. A cette période de l’année, ce village, fait de bric et de brocs, et accroché à l’une des montagnes surplombant Santiago est désert. Nous errons donc quelques heures avant de trouver un « refugio » (sorte d’Auberge de jeunesse) à 18 000 pesos la nuit (environs 27 Euros). Au premier coup d’œil, ça n’a rien d’emballant : les pièces sont glaciales, le mobilier est sommaire et il semble à la vue de la couche de poussière sur les meubles que le ménage n’a pas été fait depuis une éternité. Mais c’est ça ou un « hôtel » encore plus dégoûtant à 50 000 pesos…
En fin de journée, alors que nous faisons bouillir de l’eau pour notre traditionnel dîner (soupe au poulet et nouilles chinoises lyophilisées), le ciel s’enflamme doucement et nous offre, en guise de bienvenue, un coucher de soleil dont seule l’Amérique du Sud à le secret.