La semaine dernière, alors que nous étions sous la pluie en Argentine, il faisait 29°C à Santiago : un record en hiver, paraît-il. Depuis notre retour au Chili, la pluie n’a pas cessé. Lavant tout sur son passage, et en premier lieu (pour nous) les montagnes, l’eau fait son travail de sape : villages inondés, cultures saccagées, routes dévastées, et un pont littéralement arraché ! Quand la nature reprend ses droits, la sanction est lourde et sans appel…
Le 10 juillet, nous faisons le ravitaillement au Supermarché d’Osorno et roulons en direction du Nord jusqu’à Pucon. Cette petite ville coquette se situe au pied du volcan Villarica. Bien qu’il soit encore en activité – quoique la dernière éruption date de 1958 – une station de ski a été installée sur ce dernier. Malgré la brume et les trombes d’eau, nous tentons d’y accéder en début d’après-midi. Alors que nous grimpons doucement sur une piste aussi trouée qu’un morceau de gruyère, nous faisons une halte forcée au poste d’entrée du Parque Nacional* où se trouve la station. Le préposé se marre doucement en regardant les skis dans la voiture et nous montre la barrière : fermée. Nos espoirs de pouvoir enfin rechausser les skis s’envolent en fumée, celle-ci a d’ailleurs une drôle d’odeur… une odeur de souffre ! Dépités, nous faisons demi-tour et avançons jusqu’à Temuco, où nous passons la nuit.
Le lendemain, il pleut encore. A mon réveil, je déduis du souffle de vapeur d’eau qui s’échappe de ma bouche lorsque je respire que l’air a dû sacrément se refroidir. Espérant que cette baisse de température ne soit pas simplement limitée au périmètre de notre chambre, mais qu’il en soit de même à plus haute altitude, nous décidons de rester sur place pour attendre la fin des précipitations.
Le 12 Juillet, nous chargeons la voiture et nous rendons à la station de Las Araucarias, du nom des arbres qui poussent tout autour. 17 km avant notre objectif, la route se transforme en piste et c’est reparti pour un scénario que nos dos commencent à trouver un peu lassant : un trou, une bosse, un double trou et à nouveau une bosse. Puis, comme par miracle, de la neige ! Passé les premiers moments d’euphorie et de soulagement provoqués par ces douces retrouvailles, nous constatons avec ennui que celle-ci vient s’ajouter aux cailloux, aux trous et aux bosses pour rendre notre ascension plus difficile encore. Deux malheureux petits kilomètres avant d’atteindre notre cible, la voiture résiste, les roues patinent et des cailloux giclent dans tous les sens. Nous nous résignons à mettre les chaînes. Une heure et demie plus tard, nous sommes froidement accueillis par le Responsable de la station, qui nous annonce qu’il n’y a qu’une seule piste ouverte. Ce que nous ne pouvons même pas constater vu l’épaisse couche de brouillard qui nous entoure. Sur le chemin du retour à Temuco, Matthieu constate que les pièces de plastique servant de « garde-boue » à l’avant de la voiture se sont cassées. Inutile de dire que nous sommes écœurés…
* En Espagnol dans le texte !