Les 23 et 24 septembre a lieu la Marmot Extreme Freeskiing Competition 2006, à Whakapapa. Il y a 40 000 $NZ de prize money et des kiwis aux becs acérés. La vue sur les volcans du Parc National de Tongarino depuis la « Schuss Haus », le restaurant d’altitude de la station, est à couper le souffle. Mais au matin du 1er jour de la compétition, c’est une autre attraction qui attire la foule vers ce belvédère. Une bande de courageux remontent tout droit sur l’un des flancs du Mt Ruapehu, les skis dans le dos. La face en forme de cirque, entrecoupée de falaises et de pénitents de lave brune, porte le doux nom de « The Pinnacles ». C’est le printemps dans l’hémisphère sud et la neige est en béton armé. Nigel McKissock, le responsable des juges, nous explique que la compétition ne compte pas pour le tour IFSA, mais que les mêmes critères de jugement sont appliqués : difficulté de la ligne, style et technique, fluidité, contrôle et agressivité. L’enfant du pays au palmarès long comme le bras, Geoff Small, est présent et a fermement l’intention de prendre sa revanche contre son compatriote Hamish Acland. En août dernier, celui-ci l’avait battu – contre l’avis du public – lors du NZ Free Ski Open de Treble Cone. Ces deux skieurs au style fluide et aérien connaissent bien le terrain et, au moindre trick, les spectateurs poussent des hurlements d’encouragement.
Malgré le choix d’un nouveau spot, « The Policemen », les conditions de neige ne sont pas meilleures le lendemain. Imperturbable, Small choisi de faire grimper la pression en optant pour une ligne particulièrement technique. Le kiwi semble aussi à l’aise dans l’air que sur la neige. Il enchaîne des trajectoires tendues avec de nombreux passages de falaises. Mais Acland compte bien confirmer sa performance du mois dernier. Après avoir shapé un kick sur la ligne de départ, celui-ci droppe une première petite barre, puis bondi par-dessus tout ce qui peut l’être dans la face ! A quelques centaines de mètres de l’arrivée, trop confiant, il passe une nouvelle falaise, mais chute sur plusieurs mètres. Boosté par le public, Acland poursuit sur sa lancée et saute une ultime barre… malgré son épaule cassée ! Le soir, la remise des prix a lieu dans la convivialité légendaire des néo-zélandais au « Schnapps Bar »… Même à l’autre bout du monde on trouve des bars avec un nom pareil !
Le 25 septembre, nous revenons à des choses beaucoup plus terre à terre : le boulot (nous avons couvert l’évènement pour un magazine français), les courses et un peu de route. C’est moins drôle, mais il faut bien vivre ! Nous répétons ce scénario les deux jours suivants en faisant une première étape à Taupo et la seconde à Wai-O-Tapu, non sans avoir visité les Huka Falls. Wai-O-Tapu est surtout réputée pour sa zone hydrothermale que nous partons explorer le 28 septembre. Ce parc naturel de 18km² regorge de cratères, de bassins, de bains de boue et de geysers tous plus étonnants les uns que les autres. Les couleurs sont splendides, mais ce que les photos ne disent pas c’est la puanteur parfois insupportable qui règne sur les lieux. Imaginez l’odeur qui se dégage de 10 paires de vieilles chaussettes de sport (après usage !) enfermées dans un sac… En comparaison, les effluves du métro parisien, c’est un vrai parfum !