Bip, Bip, Biiiiiiiiiiip ! 5h45, le 30 mars 2006, après un réveil tout en douceur (Grrr… !), nous accompagnons Johanne, notre photographe, à l’aéroport de Portland. Dans quelques heures, elle pourra déguster un sandwich au jambon de pays et au reblochon, deux denrées absolument impossible à trouver sur ce continent et dont nous commençons à ressentir cruellement le manque. La veinarde ! Quelques heures plus tard, nous quittons à notre tour Portland et traversons tout l’Oregon dans le sens de la longueur (600 km) pour rejoindre la Californie.
Le lendemain, nous découvrons Mt Shasta le cou et le nez rentrés dans le col de nos vestes, car il tombe de gros flocons lourds et bien mouillés. Moi qui connais surtout la Californie pour son soleil, ses palmiers, et ses surfeurs blonds et musclés courant au bord de la plage… là, on est loin du compte ! Nous faisons tout de même quelques descentes bien agréables dans une neige tout à fait vierge.
Le 1er Avril, pas de « poisson » au programme aujourd’hui, mais à nouveau un trajet de 600 km en direction du Sud Est pour rejoindre le Lake Tahoe et quelques unes des plus belles stations de la Californie… Sur le chemin, nous croisons enfin nos premiers palmiers ! Incontestablement, cette vision a quelque chose d’étrange pour nous, car elle est le signe que nous approchons de la fin de l’hiver…
Le jour suivant, nous partons à l’assaut de Northstar at Tahoe. Malgré un temps déplorable, nous nous offrons une intense session de jib (pour Matth) et de skiercross/halfpipe pour moi. La Californie est réputée pour être l’un des sanctuaires du freestyle. Manifestement, à la vue des modules de cette station et du niveau des autres riders, il n’y a pas de doute, cette réputation n’est pas du tout usurpée ! Chose étonnante, pour la première fois depuis que nous sommes en Amérique du Nord, la tension dans le snowpark est palpable. Les riders sont vraiment agressifs et il n’est pas facile de prendre son tour sans se faire « snaker » (doubler). D’ailleurs, l’une des spécialités locales consiste à s’élancer sur un rail alors que le skieur précédent ne l’a pas encore quitté. Bien entendu, en cas de chute du premier, le second n’a pas d’autre alternative que de s’étaler de tout son long sur le malheureux. Ce genre de scène peut être assez comique, voire vraiment impressionnante parfois, lorsqu’on est un simple spectateur. Mais il va sans dire que ça devient franchement désagréable lorsqu’on se fait prendre en sandwich entre un rail en métal et la spatule d’un autre rider !
Le surlendemain, nous visitons Squaw Valley, qui est l’une des stations les plus célèbres de la Californie. Malheureusement, nos espoirs d’apercevoir le Lac Tahoe depuis le sommet tombent à l’eau, car le mauvais temps est persistant et le vent tellement fort que j’ai parfois du mal à rester debout…
Le 05 Avril, nous jetons notre dévolu sur Alpine Meadows, en espérant une fois de plus voir le fameux lac. Arrivés au sommet de la station, la vue est imprenable : brouillard, neige et vent… Tant pis ! Du coup, nous nous vengeons sur les pistes qui n’ont pas été damées et sont recouvertes d’une poudreuse bien épaisse. C’est un régal ! A défaut de lac, notre attention est attirée par les arbres, car ceux-ci sont non seulement grands, mais surtout la circonférence de leurs troncs est importante. A côté de ses géants, nous avons l’air de nains !
En fin de journée, nous faisons route vers le Sud du Lac. Plus nous avançons et plus le ciel se dégage, ce qui nous permet enfin de voir cette petite merveille naturelle. Nous décidons de passer la nuit à Stateline, qui comme son nom l’indique se situe sur la limite d’Etat entre la Californie et le Nevada. Nous constatons d’ailleurs avec amusement que, côté pile, se trouvent les casinos et les champs irrigués parfaitement ronds du Nevada, et côté face la Californie et ses marinas !