Saison blanche et sèche

Le 25 Juin, nous passons la frontière entre le Chili et l’Argentine. A mesure que nous progressons dans ce dernier pays, la végétation se fait plus rare, les paysages deviennent très rocailleux et de plus en plus secs. Nous filons à Los Penitentes, où nous espérons trouver les mêmes conditions d’enneigement qu’à Portillo. A notre arrivée, c’est la désillusion : tout est fermé et désert… La neige semble ne pas avoir dépassé la frontière chilienne ! Après avoir discuté avec un habitué des lieux, nous nous résignons à poursuivre notre route vers la prochaine étape. Compte tenu de la distance importante qu’il reste à parcourir et de notre état de fatigue, nous faisons escale à San Carlos dans une ancienne hacienda transformée en hôtel.

Sur le chemin de Las Leñas, nous sommes contraints de faire un détour de plus de 200 km, car la route directe se transforme soudainement en piste. L’éventualité de crever un pneu en plein milieu de la Pampa ne nous tente pas trop… Une fois sur place, nous partons à la recherche d’un logement. Après avoir tourné plusieurs heures, nous atterrissons dans un appartement à 80 euros la nuit (on n’a pas trouvé moins cher !), dont le mobilier doit toujours être le même depuis la construction de la station, dans les années 1980… Ca a quelque chose d’anachronique et de cocasse de retrouver les meubles de son enfance dans un pareil endroit ! A l’occasion de nos recherches, nous tombons sur le Responsable de l’hôtel le plus chic de la station qui, à défaut de nous offrir une nuit dans son établissement, nous invite à dîner. Nous le rejoignons donc vers 20h30 pour un repas dans la plus pure tradition gastronomique argentine : plat de viande rouge tendre à souhait et dessert à base de Dulce de Leche (confiture de lait, qui a la consistance du Nutella, le goût du caramel au beurre salé et pas moins de 100 000 calories par gramme !).

Le lendemain, nous partons à la découverte du domaine skiable de Las Leñas. La neige est particulièrement dure sur les pistes, ce qui est assez inconfortable lorsqu’on est en snowboard comme Matthieu. Du coup, nous décidons d’aller voir si la neige est meilleure sur l’un des itinéraires hors piste de la station réputé pour faire près de 16 km. Au sommet du domaine skiable (à plus 3515 m d’altitude), alors que nous nous apprêtons à nous engager dans le fameux itinéraire, un type nous arrête : « Gendarmerie ! Venez par ici ! ». Au bout de quelques minutes de discussion en « Franglognol* », nous comprenons qu’il faut simplement signer une décharge pour pouvoir prendre l’itinéraire en question. Nous nous exécutons et filons. Passant entre des parois massives, surmontées de rochers finement sculptés par la nature, la neige est à peine meilleure, mais les paysages sont de toute beauté : c’est un régal pour les yeux !

*Franglognol : Nouvelle langue que nous apprenons à la vitesse de l’éclair, principalement constituée d’Espagnol, Anglais, Français, langage des signes et de LA langue internationale : de grands sourires.


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