Le 16 mars, nous arrivons à Bansko, dans les Balkans bulgares. Nous y faisons la rencontre de James, un anglais qui y tient un hôtel depuis quelques années. Il nous raconte avec délice l’histoire de la station et l’apprentissage du capitalisme par les bulgares. Depuis la chute du régime communiste, le pays se réveille tout doucement et le choc des cultures est encore un peu brutal. Nombreux sont les habitants qui vivent encore en autosuffisance en cultivant leurs pommes de terre, en tuant leurs cochons et en se déplaçant en carriole à cheval. A côté de ça, certains déambulent déjà en 4×4 de luxe sur les routes pavées défoncées, le téléphone mobile greffé à l’oreille. Ces derniers se sont souvent enrichis à la vitesse de l’éclair de façon plus ou moins honnête…
Le lendemain, nous empruntons les remontées mécaniques flambant neuves de la station pour rider dans le massif du Pirin. Les conditions sont printanières : soleil et neige aussi molle que du yaourt ! Mais ce n’est pas désagréable ! En fin de journée, nous filons vers le nord pendant 2 heures pour atteindre Borovets. Autant Bansko subit un développement touristique et immobilier massif, autant le temps semble s’être arrêté dans les années 1960 à Borovets ! Des boutiques construites à la va-vite avec des plaques de bois agglomérées, des vendeurs à la sauvette d’accessoires de contrefaçon, et des « taxis-carriole » conduis par des chauffeurs cuvant leur beuverie de la veille peuplent les ruelles aussi crasseuses que poussiéreuses de la station. Les hôtels aux façades décrépies et les maisons restées à l’état de chantier ou tombant en ruines laissent une impression de grandeur et de fastes à jamais révolue. C’est glauque. Ce sentiment est renforcé, lorsque nous réalisons le jour suivant qu’il y a ici plus de sex shops et autres sordides boites à strip-tease que de pistes de ski… Nous ne trainons donc pas longtemps et fuyons à Sofia, la capitale du pays.
Le 19 mars, nous prenons notre courage à deux mains pour monter à Vitosha. La route d’accès, d’abord en bitume criblé de nids de poule, se transforme peu à peu en voie pavée. Puis, en chemin de terre. Enfin, un reste d’eau de pluie aidant, nous arrivons dans un champ de boue ! Une fois sur place, nous comprenons que seule une seule piste est ouverte. Mais peu importe, nous n’avons pas fait tous ces efforts pour rien et le soleil est de la partie, alors nous en profitons !